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Les artistes se voient proposer du porno pour le service public belge ?!

Bonjour, aujourd'hui nous avons eu une nouvelle dans la presse qui nous a médusés. Il semble que nous soyons confrontés à une possible nouvelle "discrimination", la deuxième cette semaine, et j'aimerais partager mon point de vue à ce sujet. Pourquoi Actiris, l'organisme d'aide aux chômeurs du service public, propose-t-il cette possibilité de carrière dans l'industrie de la pornographie uniquement aux artistes ? Pourquoi les années d'études nécessaires dans les domaines artistiques tels que la musique, le cinéma et l'écriture, effectuées dans différentes académies, conservatoires, universités, etc., sont-elles considérées différemment des études scientifiques, juridiques ou d'autres natures ? Qu'avons-nous de différent ? Si, comme le raconte la presse, nous sommes confrontés à une différence de traitement, je trouve cela sûrement immoral et potentiellement "discriminatoire", ne serait-ce que pour le fait que cela soit proposé seulement à notre catégorie, les artistes ! Dans le cas contraire, s'il n'y a pas de "discrimination" comme je l'espère, je suggérerais au service public d'offrir cette opportunité à toutes les professions telles que les magistrats, les militaires, les médecins, les policiers, les enseignants, les employés publics, etc. Après tout, si la pornographie peut être considérée comme de l'art, elle reste avant tout un travail reconnu par Actiris, donc rémunéré et sûr, et devrait donc être proposée à tous les travailleurs potentiels ! J'ai vraiment du mal à imaginer l'accompagnement dans ce type de métier, je n'y arrive pas. Comment Actiris compte-t-il techniquement accompagner un acteur ou un caméraman ? Attention, je fais confiance au service public et ce n'est pas ironique. Je crois qu'il y a vraiment des gens qui travaillent bien et dans l'intérêt des citoyens, et c'est pourquoi j'écris cet article. J'aimerais avoir l'opinion d'une personne en particulier, car il y a toujours un véritable responsable, je parle de l'auteur de cette idée. Comprendre son intention, le véritable motif derrière tout cela est extrêmement important. Je présume vraiment qu'il est de bonne foi et qu'il pense aider les artistes à trouver du travail. Pour essayer d'analyser, permettez-moi de me tromper avec des hypothèses, la première étant que l'employé n'a jamais regardé de reportage ou de vidéo sur le sujet et qu'il pense vraiment que nous sommes tous capables de tourner un film porno. Cette hypothèse est extrêmement irréaliste ou surréaliste ? Une autre possibilité où je me trompe sûrement encore, c'est qu'il pense que nous, les artistes, sommes "désespérés" et "prêts à tout" parce que faire partie du milieu artistique est un travail de nature "différente" et "défavorisée". Cette personne a-t-elle une vision extrêmement romantique de la pornographie ou une vision terrifiante de l'artiste ? Comment l'employé gère-t-il toutes les problématiques liées à ce métier rempli de zones d'ombre et de difficultés ? Le service public se porte-t-il garant d'un film porno pour accompagner les travailleurs ? Est-ce légalement possible ? J'ignore totalement tout cela... Par contre, je peux affirmer qu'un artiste n'est absolument pas enclin par nature ou par ses études à se tourner vers la pornographie ! Nous parlons d'un environnement très spécifique et fermé avec lequel nous n'avons absolument rien à voir. Être acteur pornographique n'est pas une profession à la portée de tout le monde, je ne vais pas spécifier l'évidence ! Je connais l'art, jouer de la guitare, du hang-pan, des marionnettes, dessiner une bande dessinée, écrire un livre, réciter Shakespeare et les fables grecques d'Ésope, tatouer et peindre des portraits, même tourner un vrai film et remporter des prix internationaux. Malgré toutes mes connaissances et expériences, je reste à des années-lumière de cette conception de ma profession d'artiste qui semble circuler chez Actiris. Je vous assure que je n'ai pas étudié plus de 40 ans de ma vie pour me voir proposer de tourner des films pornographiques. Je dis cela avec tout le respect que j'ai pour les professionnels du porno. J'ai des amis qui travaillent dans cette industrie et je suis sûr qu'ils sont encore plus étonnés que moi. Si travailler dans la pornographie est une forme d'art et que c'est un travail reconnu par notre service public, qu'il fournisse des formations dans ce métier et le propose à toutes les personnes, pas seulement aux artistes. Soyons cohérents ! En conclusion, je dis non à Actiris s'il cultive effectivement cette vision dystopique. La dignité et la valeur des études auxquelles les artistes ont consacré d'énormes sacrifices doivent être respectées. Rappelez-vous que l'art est le thermomètre de la santé de chaque société. Quand les artistes sont discriminés, le totalitarisme gagne en puissance. La grande leçon de l'histoire de l'humanité se répète, avec les extrémistes qui gagnent en pouvoir et le ministère de la vérité d'Orwell qui nous empêche d'exercer notre esprit critique. Si Actiris s'est trompé, qu'il corrige son erreur et soit plus attentif, car leurs salaires sont également payés avec l'argent des artistes. Que chaque citoyen belge puisse être reconnu comme les autres, comme le dit notre magnifique Constitution. Art. 10 Il n'y a dans l'État aucune distinction d'ordres. Les Belges sont égaux devant la loi ; seuls ils sont admissibles aux emplois civils et militaires, sauf les exceptions qui peuvent être établies par une loi pour des cas particuliers. Art. 11 La jouissance des droits et libertés reconnus aux Belges doit être assurée sans discrimination. À cette fin, la loi et le décret garantissent notamment les droits et libertés des minorités idéologiques et philosophiques. L'égalité entre les femmes et les hommes est garantie.

Je vous présente mes plus sincères salutations,

Bruno Menei Président de l'Association Tatouage Belgique (ATB)

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