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Comment devient-on tatoueur en Belgique en 2025 ?

Photo du rédacteur: Tatouage Belgique AdminTatouage Belgique Admin


Mesdames et Messieurs,


Aujourd'hui, nous sommes réunis pour aborder une problématique fondamentale qui touche notre profession : les conditions d'accès au métier de tatoueur en Belgique en 2025.


La situation actuelle est préoccupante : légalement, il suffit de suivre une formation d'hygiène de 20 heures pour s'établir comme tatoueur. Aucun test de compétence en dessin, aucun contrôle des aptitudes techniques, aucun apprentissage obligatoire du métier n'est requis. En d'autres termes, n'importe qui peut légalement devenir tatoueur sans jamais avoir manipulé un dermographe. Il est d'ailleurs paradoxal qu'en Belgique, il faille un permis spécial pour tenir une friterie, mais qu'aucune qualification professionnelle ne soit exigée pour pratiquer l'art du tatouage, un acte qui modifie définitivement le corps humain!


Nous faisons face à une saturation croissante du marché, non pas en raison d'un intérêt accru pour l'art du tatouage, mais parce que l'accès à cette profession est insuffisamment réglementé. Le matériel est accessible partout, à tous les prix, et l'absence de régulation stricte permet à des personnes sans formation artistique d'exercer librement.


Plus inquiétant encore, certains tatoueurs exercent sans même avoir suivi l'unique exigence légale : la formation d'hygiène. Ces pratiques compromettent la santé publique et ternissent l'image de notre profession.


Notre association est la seule à agir concrètement pour améliorer cette situation. Nous avons négocié et obtenu la réouverture des studios de tatouage pendant la pandémie, évitant ainsi des faillites en cascade. Nous maintenons un dialogue constant avec le gouvernement, rencontrons les responsables politiques, les SPF et les juristes. Nous œuvrons pour une réforme nécessaire et attendue.


En 2019, la Belgique s'est engagée à appliquer la réforme européenne AFNOR, qui impose des standards plus rigoureux pour notre profession. Cette réforme doit être mise en œuvre conformément à l'engagement de notre gouvernement. Nous demandons des précisions sur son application et ses modalités. L'urgence est d'autant plus grande que la France a déjà implémenté ces normes. Contrairement à nos homologues du SNAT français, nous n'avons pas participé à l'élaboration de cette loi, et nous sommes conscients des particularités légales d'un royaume divisé en quatre entités fédérales.


La santé publique est menacée, et notre secteur est fragilisé par l'absence d'un référent institutionnel capable d'apporter des réponses concrètes. La Concurrence Déloyale est devenue la normalité, c'est inadmissible... Nous avons déjà rencontré le cabinet du Ministre de la Santé et les inspecteurs généraux en 2022, et des engagements ont été pris. Aujourd'hui, nous exigeons des actions concrètes.


Le tatouage est un métier qui exige rigueur, talent et responsabilité. Nous ne pouvons permettre que notre profession soit dévalorisée par un cadre légal insuffisant. Les chiffres officiels de 2017 faisaient état de 500.000 Belges tatoués. Aujourd'hui, nous estimons qu'un million de nos concitoyens portent au moins un tatouage. Face à cette expansion considérable, il est impératif que les autorités intensifient leurs efforts pour bloquer l'importation de matériel de contrefaçon qui inonde notre marché. Ces produits non homologués représentent un danger réel pour la santé publique.


Il est temps d'agir, et nous sommes déterminés à faire entendre notre voix pour la protection de notre profession et la sécurité des consommateurs.


Je vous remercie de votre attention.


Bruno Antonio Menei

Président Asbl Tatouage Belgique



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